FRENES

Dans un contexte de hausse générale des prix des matières premières, quelle est la situation sur le marché de la transformation du verre pour la construction ?

À la différence des autres matériaux, notamment l’acier et le pétrole qui sont cotés et dont les cotations sont visibles, il n’y a pas de cotation officielle pour le prix du verre. Mais il subit la même tendance haussière que les autres matières premières.


Depuis quand cette hausse des prix est-elle observée ?

Le mouvement de hausse a commencé au mois de juin 2020, après le premier confinement. C’est dû à plusieurs phénomènes. D’abord, les stocks de verre ont été très vite consommés post-Covid. Nous avions eu un mois de mai à 30-40% d’une activité normale. Nous sommes passé à plus de 100% au mois de juin. Le redémarrage a été très rapide et très violent, nous avons donc consommé les stocks existants. De plus, les “floatiers” avaient arrêté leur four, soit en veille chaude, soit en veille froide – ce qui est encore plus long à redémarrer – et donc cela a créé une première tension sur les approvisionnements. On ne l’a pas senti énormément chez les transformateurs, en revanche, on a commencé à voir les premières tendances haussières. Il faut dire que le prix du verre était descendu très bas et n’était pas au niveau de sa réelle valeur.


C’est donc sur cette base que le mouvement de hausse a commencé, pour s’emballer ensuite ?

Effectivement, la première hausse de juin était une hausse de compensation. Mais dès juillet, il y en a eu une autre, puis une troisième
en septembre. Et nous avons reçu le 17 mars 2021, la cinquième hausse : les prix s’envolent, nous sommes à plus de 30 % de hausse de prix du verre depuis le mois de juin 2020. La situation est extrêmement critique parce que certains floatiers, qui avaient arrêté leur four pendant le premier confinement, ont profité de la situation pour fermer leurs fours en Europe de l’Ouest pour en monter d’autres en Europe de l’Est. Inévitablement, il y a un début pénurie qui se crée sur le marché, alors que nous sommes sur les mois les plus faibles d’activité, mais on va au-devant d’une vraie pénurie sur juin-juillet.